
Amandine Alessandra est photographe, designer graphique et professeure à l’École de design de l’UQAM, où elle dirige l’axe Photographie et image médiatique.
Elle détient une maitrise en arts plastiques et sciences de l’art de l’Université de Provence (2003), ainsi qu’une maitrise de design graphique du London College of Communication, University of the Arts London (2009). En 2012, elle est lauréate du prix The Word Art Collective Digital, une récompense remise par le British Council et la Commission européenne. Elle a enseigné le design graphique dans les universités britanniques du Bedfordshire, d’Hertfordshire et de Ravensbourne, ainsi qu’au London College of Communication et à l’académie libanaise des Beaux-Arts de Beyrouth.
Amandine Alessandra a contribué à de multiples publications sur le design graphique — initiées entre autres par Steven Heller, les maisons d’édition Rockport, Thames & Hudson, Gestalten, Rotovision, Laurence King — ainsi qu’aux magazines Slanted, Wired et Eye on Design (AIGA).
Fondatrice de l’agence de photographie The Interior Photographer à Londres, elle a collaboré avec des directeurs artistiques, architectes et designers à travers l’Europe. Ses images ont été publiées dans divers journaux et magazines dont Domus, the New York Times, Wallpaper* magazine, Elle Decor Italia et Abitare.
Cofondatrice de la maison d’édition Tower Block Books (Londres), elle est également co-auteure de deux livres inspirés par la psychogéographie qui mettent l’architecture et la typographie à la portée d’un large public, en particulier des enfants, par une approche ludique basée sur l’observation.
Sa recherche porte sur les questions de médiation du message, et sur la manière dont l’outil numérique se pose en extension spatiale et temporelle de l’ici et maintenant. Particulièrement intéressée par la notion d’impermanence, elle conduit ses investigations au sein du laboratoire d’expérimentation typographique et interdisciplinaire TAO, dont elle est codirectrice. Elle teste les facultés des polices de caractères qu’elle conçoit à s’inscrire dans un contexte de changement perpétuel au travers de performances typographiques humaines (Victoria & Albert Museum à Londres, Clerkenwell Design Week, porte de Brandebourg à Berlin) et de happenings multimédiatiques sur les espaces virtuels socionumériques. Son travail a été exposé lors de la Semaine du Design de Milan, pendant le London Design Festival, au Musée de l’imprimerie de Leipzig, et à Somerset House à Londres.
En 2021, elle a été cochercheure et co commissaire sur le projet Écran Total (CRSH Connexion 2020-2022, chercheure principale Katharina Niemeyer), une exposition multimédiatique dans laquelle des œuvres de Penelope Umbrico, Mishka Henner et Adam Basanta recontextualisaient la pensée de Jean Baudrillard sur nos rapports aux écrans et aux images à travers les notions de viralité, de simulation, de surveillance et d'implosion. Présentée au Centre de design puis au pavillon virtuel de la 17e Biennale d’architecture de Venise, l’exposition Écran Total est maintenant accessible en réalité virtuelle.
Co-chercheure avec Judith Poirier sur le projet Hypercodex (Hypercodex : édition et hybridité à l’ère post-numérique/FQRSC, 2022-2025), sa recherche-création actuelle porte sur les nouvelles potentialités transmédiatiques du livre et des liens entre texte et image, notamment par l’expérimentation de techniques d’impression qui se détachent de la fonction archivale originelle de la page, en embrassant l’impermanence. Dans ce cadre, Amandine travaille notamment sur une micro-édition intitulée Mémoires photophobes : La matérialité évanescente pour évoquer le souvenir insaisissable. Ce livre, dont le contenu se crée et s’efface à la lumière, matérialise la mouvance perpétuelle et la nature fugitive de la mémoire. Les images, rendues floues par une technique de tirage artisanal et biodégradable, permettent une appropriation sensible par le spectateur, jouant sur l’effet Barnum.
Cette même notion d’impermanence est au cœur du projet Les formes graphiques éphémères, qu’elle pilote en tant que chercheure principale (CRSH développement savoir, 2022-2024), en partenariat avec l’université de Reading et Central St Martin’s (Royaume-Uni). Elle finalise actuellement un livre théorique sur le sujet, qui sera publié début 2026 par Bloomsbury.
Amandine Alessandra est aussi membre chercheure au Centre Cultures-Arts-Sociétés (CELAT), un centre interuniversitaire dont les différents acteurs et actrices explorent la question du vivre-ensemble au croisement de leurs disciplines respectives.