
Réjean Legault est professeur à l’École de design de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), où il enseigne depuis 2001. Diplômé en architecture de l’Université de Montréal, il poursuit ses études au programme d’histoire, théorie et critique de l’architecture au Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Boston. Il obtient son Ph.D. en 1997 avec une thèse intitulée « L'appareil de l'architecture moderne: New Materials and Architectural Modernity in France, 1889-1934 ». De 1991 à 1995, il enseigne l'histoire de l'architecture dans le cadre du programme parisien de l'université Stanford et travaille comme chargé d'études au Centre d'archives d'architecture du XXe siècle de l'Institut français d'architecture (IFA) à Paris.
En 1996, il est nommé à la tête du nouveau Centre d'études du Centre Canadien d’Architecture (CCA) à Montréal et au cours des cinq années suivantes, il planifie, met en œuvre et dirige le programme de chercheurs invités du Centre d'études. C’est dans le contexte des activités scientifiques du Centre qu’il co-dirige (avec Sarah Williams Goldgahen) la publication du livre Anxious Modernisms: Experimentation in Postwar Architecture Culture (MIT Press, 2000). En 2001, il rejoint l’École de design de l’UQAM où il participe au développement du nouveau programme d'études supérieures spécialisé (DESS) en connaissance et sauvegarde de l’architecture moderne. En 2005, il est chargé de formuler et mettre sur pied le premier programme de maîtrise de l’École de design, programme qu’il dirige de 2012 à 2015 et de 2019 à 2022.
Depuis son entrée à l’UQAM, ses travaux se sont développés suivant deux axes. Le premier axe, qui découle directement des thèmes explorés dans sa thèse de doctorat, porte sur la question des rapports entre architecture et construction dans l’architecture moderne. Cet axe se décline en trois thèmes: matériaux et modernité architecturale; tectonique; concepteurs modernes et cultures constructives. Ces travaux ont mené à la préparation de plusieurs communications et publications. Sur le thème des matériaux, mentionnons les textes sur la « sémantique du béton apparent » (2006) ainsi que la communication sur « le béton brut et la vitalité des matériaux » (2015). Sur la tectonique, citons l’essai sur la « trajectoire tectonique » (2005). Enfin, sur les concepteurs modernes, mentionnons les publications sur Luigi Moretti (2010), Louis Kahn (2012), Ioeh Ming Pei (2009 et 2012), Paul Rudolph (2017), Enrico Peressutti (2020), Gio Ponti (2019), ainsi que sur des bâtiments emblématiques d’Expo 67 tels le pavillon américain de Buckminster Fuller et Shoji Sadao (2017) et Habitat 67 de Moshe Safdie (2021).
Le deuxième axe de recherche, qui trouve son point de départ dans l’ouvrage Anxious Modernism (2000), porte sur l’historiographie de l’architecture moderne. Cet axe se décline en deux volets: le premier sur les travaux des professeurs Peter Collins (2004) et Melvin Charney (2004, 2013, 2018) deux figures emblématiques de l’histoire et de la critique architecturale au Canada; le second sur la question brutalisme dans l’architecture de l’après-guerre. Ses recherches sur ce thème controversé de l’historiographie de la modernité architecturale ont mené à la réalisation de plusieurs contributions, dont le texte sur « l’idée du brutalisme dans l’architecture canadienne » (2011), la conférence inaugurale d’un colloque international sur ce thème tenu au Brésil (2013), la préface du livre Brutalist Connections (2014), la conférence de Bologne sur l’histoire inédite du livre « The New Brutalism » (2016), un essai critique dans le catalogue SOS Brutalism: A Global Survey paru en Allemagne (2017), et la mise en ligne d’un bibliographique raisonnée commanditée par Oxford University Press (2023).
En lien avec ses intérêts de recherche, il a participé à l’organisation de cinq expositions au Centre de design de l'UQAM: Norman Slater: Leçons de design / Design Lessons (2011); Papineau Gérin-Lajoie Le Blanc et l'architecture du Québec moderne, 1958-1974 (2015) (en avec Louis Martin et Carlo Carbone); Montréal et le rêve géodésique / Montreal's Geodesic Dreams (2017) (avec Cammie McAtee), ainsi que la présentation locale des expositions itinérantes Arthur Erickson – Lignes topographiques / Site Lines (2015) (avec Cammie McAtee) et Pier Luigi Nervi – l’architecture comme défi (2021) (avec Carlo Carbone). Il a également été le commissaire invité de l’exposition du Musée des beaux-arts du Canada Le Canada construit/reconstruit un pavillon à Venise présentée lors de la 16e Biennale d’architecture de Venise (2018). L’exposition visait à souligner la restauration du pavillon conçu par l’agence milanaise BBPR et inauguré en 1958. Ce projet de recherche a aussi mené à la publication du livre Le pavillon du Canada à la Biennale de Venise (2020) et la production du film documentaire À ciel ouvert: un pavillon à Venise (2020) par l’Office national du film du Canada.